Rencontre avec Monique Boulant

Publié le par Nema Revi

Supplément à Mag 2, du 1er juin au 07 juin 2010

 

  Rencontre avec Monique Boulant

   Monique Boulant, graveur, a reçu IBANT à l'occasion de l'exposition APPARENCES qu'elle présente dans les locaux de l'association, 10 avenue du Logui à Pornichet, du 5 juin au 13 juin 2010.

1 Enduire w1

 

Bonjour Monique et merci de nous accueillir. Vous êtes graveur, vous avez déjà exposé dans la région autour de Saint-Nazaire et vous préparez une nouvelle exposition, Apparences, avec IBANT du 5 au 13 juin 2010. Pouvez-vous retracer votre formation d'artiste et nous dire comment vous êtes venue à la gravure ?


- Je suis diplômée de l'Ecole des Beaux-Arts de Lille dont j'ai suivi les cours pendant quatre ans et diplômée de l'Ecole Martenot1 à Paris où j'ai étudié durant cinq ans. Je suis les cours de l'EMAP2 à Saint-Nazaire, section Gravure depuis 6 ans.
A l'Ecole des Beaux- Arts, j'avais eu l'occasion de suivre des cours de gravure pendant un an. Le choix de ma spécialité : "Décoration plane" ne comportait pas cette discipline. Je m'étais dit que, si un jour l'occasion se présentait, je ferais de la gravure. ce fut le cas, bien des années après, à L'EMAP de Saint Nazaire. Je m'y suis inscrite, je ne regrette pas mon choix, j'apprends toujours avec beaucoup de plaisir. C'est Mathilde SEGUIN qui nous enseigne. Je vais également à l'atelier de Béa NEVOUX à Pipriac chaque mois.


Y a-t-il des artistes dont l'œuvre vous a marquée voire influencée ?


  • - J'ai suivi beaucoup de cours d'Histoire de l'Art, bien sûr, je me suis construite artistiquement avec les œuvres des plus grands et d'autres aussi. Mais, par exemple, récemment je faisais intervenir un travail au pochoir, je pensais à ces hommes des cavernes qui avaient tout compris des reliefs, de l'esprit, de la force des animaux, je vivais en osmose avec eux dans leurs grottes, avec leur peur, au moment de la préhistoire. C'est un peu comme ça que je fonctionne, selon mon travail en cours. Tous ces artistes ont apporté quelque chose au monde, ceux qui sont restés le sont, je crois, parce qu'ils ont été sincères avant tout.

En gravure, on connaît les grands anciens, alors pour citer quelques contemporains je dirai Richard DAVIES et Thierry LE SAEC, entres autres.



Certaines de vos gravures présentent des silhouettes de personnages ou d'objets, peut-on cependant parler d'une tentation d'aller vers le non-figuratif dans votre recherche ?


-Tout dépend du sujet, oui, je me sens plus proche du non-figuratif, mais à l'occasion je peux aussi avoir besoin d'introduire des silhouettes ou des motifs traduits d'une manière réaliste, l'essentiel est d'aller vers l'interprétation, l'aléatoire, ça dépend de ce que l'on veut dire, des éléments nécessaires pour l'exprimer. Il n'y pas de règles pour moi « Faire boiter la beauté » et une phrase qui me convient.



Racontez nous comment se passe la création d'une gravure. Comment le sujet vous vient-il ? Répondez-vous à des commandes ?Arrêtez-vous d'avance les couleurs ?


  • - J'aime qu'on me propose un sujet, ça me « stimule », j'ai la chance de « voir » assez rapidement ce que je vais faire, le sujet, les couleurs, le type de gravure qui va convenir, c'est un tout... Je trouve cela aussitôt ou avec un temps de décalage. Par exemple, quand je travaille beaucoup un sujet, j'en rêve la nuit. L'imagination : une idée me vient, puis une autre, la recherche, c'est un vrai plaisir pour moi, je trouve différentes manières d'exprimer le même sujet, je peux déboucher alors sur autre chose que je mets de côté, peut être que j'irai la rechercher une autre fois ! C'est vraiment ce que j'aime faire, varier les techniques, en inventer d'autres, mixer, les puristes apprécieront... Surtout ne pas m'ennuyer !

Ce que j'aime aussi dans la fréquentation des ateliers, c'est qu'avec un même thème, chacun peut avoir fait quelque chose de différent et j'apprécie le partage qui a lieu chaque fois.



Comment avez-vous choisi les œuvres rassemblées dans la prochaine exposition, Apparences ?


  • - Je n'ai pas choisi, elles se sont enchaînées les unes aux autres, comme je l'ai expliqué plus haut. La première a entraîné la seconde et ainsi de suite. Il me semble que le sujet ne s'épuise jamais.

Au départ, j'avais envie de la COULEUR VERTE, couleur que je n'utilise que rarement. J'en avais besoin physiquement : nous étions d'ailleurs au sortir de l'hiver... C'est comme ça que tout a commencé...



Comment avez-vous été amenée à ce travail sur les haïkus qui sont associés à certaines de vos gravures ?


  •         - Justement, ce BESOIN DE VERT est venu au moment où j'ai suivi un stage d'écriture sur les haïkus et où le sujet proposé à l'EMAP était Le texte et son image. Rencontres ? pour moi, c'était clair, j'y ai vu un signe.

Ces trois circonstances conjuguées ont fait naître ce travail que je présente aujourd'hui dans l'exposition.
Les textes des haïkus m'ont entraînée vers une idée de Japon rêvé que j'ai appelé "TERRE VERTE" à cause  des rizières, puis l'imagination m'a emmenée vers des graphismes, des couleurs, fils conducteurs, raffinements sans doute, tout cela est , et a été un plaisir pour moi.



D'une façon plus générale, voyez-vous une relation entre l'esthétique du Haïku et votre travail ?


- Je serais très heureuse qu'on puisse y penser en le regardant.
Quelques haïkus font partie de certains de mes travaux d'écriture, je les ai écrits à la suite du stage dont je vous parlais, le plaisir de leur recherche est du même ordre que la recherche de mes travaux de gravures.

JE DEMANDAIS

CE QU'EST LE HAIKU

AU PAPILLON QUI PASSE...

J'ai mis ce haïku de BASHO en exergue de l'exposition.


Avez-vous des projets dont vous pourriez nous parler ?


  •  - Oui, j'ai plusieurs projets, entre autres un projet pour 2012 qui me tient à coeur : une nouvelle technique qui accompagnera un tour de chant, des mélodies françaises du XXe siècle. Tout est encore à faire... Mais, j'ai déjà ma petite idée !



Merci Monique.

 

 On peut voir sur ce blog un album de photos prises dans l'atelier de Monique Boulant par Jocelyne Y. que nous remercions vivement.


1École d'Enseignement des Arts Plastiques Ginette Martenot

2École Municipale d'Arts Plastiques.

 

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